La Ville de Lille est récompensée pour ses actions en faveur de la biodiversité, sous l’angle de la pédagogie et de la sensibilisation. Son Plan Biodiversité est l’aboutissement de nombreuses actions entreprises en faveur du retour de la nature en ville.
Description1
Le 19 novembre 2012, la ville de Lille se verra remettre le prix du concours «Capitale française de la biodiversité », sur le thème « Biodiversité et citoyenneté». Cette troisième édition est organisée en France par Natureparif dans le cadre concours européen soutenu par la Commission européenne, qui a déjà récompensé Grande-Synthe (2010) et Montpellier (2011)2. Cette année le prix récompense les collectivités locales les plus actives en matière d’éducation à la biodiversité. La ville de Lille est reconnue pour la qualité globale de sa stratégie et de ses actions sur le terrain: outre l’adoption d’un plan biodiversité et le lancement d’une étude « trame verte, bleue et noire » pour préciser sa feuille de route, Lille met en oeuvre depuis plusieurs années déjà, une pléiade d’actions favorisant le retour de la nature dans son tissu urbain très dense et minéral : végétalisation des façades et des pieds d’immeuble, création de jardins familiaux, reprise des délaissés fonciers, respect des friches, nouveaux espaces verts en lieu et place de parkings et dans des opérations d’urbanisme de renouvellement urbain. De plus, la forte implication humaine (élus et services) et financière de la collectivité pour faire participer les habitants était aussi, un autre point fort du dossier de candidature.
Résultats sous l’angle du développement urbain durable
Le Plan Biodiversité3:Le Plan Biodiversité est le pendant du Plan Climat adopté en 2009. En vue d’une prise de conscience et d’une mobilisation collectives, le Plan Biodiversité poursuit 4 objectifs :
1/ Connaître… Savoir d’où l’on part est un préalable indispensable. Le dernier grand inventaire botanique sur Lille remonte à… 1901 ! Avec l’observatoire de la biodiversité lillois sont lancés des inventaires d’espèces avec un suivi annuel, de même qu’une évaluation des pratiques au sein des services.
2/ Transmettre et mobiliser… Des dispositifs diversifiés doivent permettre à chacun de s’impliquer comme il l’entend. Observatoires citoyens, « portraits nature », chantier nature, «verdissons nos murs » : ces opérations sont renforcées ou initiées en lien avec le réseau Naturenville de Lille Lomme Hellemmes qui propose 200 sorties-nature en 2011. Cette mobilisation s’appuie sur les rencontres croisées entre services, associations, bureaux d’études et habitants.
3/ Aménager…Il s’agit de construire la ville de demain, en inscrivant la biodiversité comme une nouvelle préoccupation des services. Cette nouvelle donne implique une remise en question de l’ensemble des savoir-faire de la collectivité, depuis les gestes techniques quotidiens les plus anodins jusqu’à la planification urbaine. Cela dépasse donc la gestion des espaces verts et vient concerner l’aménagement de la ville. Des prescriptions techniques seront définies pour la conception des nouveaux aménagements, en faveur de véritable corridors écologiques. Les noues, mares, végétalisations de façades, installations de nichoirs, seront ainsi pensées en amont.
4/ Etudier…Quelle est la toiture végétalisée la plus pertinente en terme de biodiversité et de faculté épuratrice ? Difficile de répondre, tant la connaissance naturaliste s’est perdue. S’interroger sur la biodiversité en milieu urbain est nouveau et appelle un programme de recherche conséquent. Des travaux sont déjà engagés avec la faculté de pharmacie, Lille 1, l’Institut catholique….
5/ Évaluer…Pour assurer sa mise en œuvre effective, le suivi et la communication du plan feront l’objet d’une attention soutenue. Cela passera par la définition de critère pertinents, par l’évaluation annuelle de chaque axe, avec un retour en conseil municipal. Enfin, la communication des résultats mettra l’accent sur le baromètre lillois de la biodiversité, qui rapportera l’état de santé de la biodiversité lilloise pour l’année passée, en passant au crible oiseaux, papillons, libellules, amphibiens, chauve-souris, criquets/sauterelles, abeilles et flore… Ce baromètre est une création du service des parcs et jardins de la ville de Lille. Il présente le nombre d’espèces présentes, le nombre d’espèces potentielles, celles en dangers d’extinction en ville, l’état de conservation et les tendances évolutives (nombre d’espèces et d’individus).
Autres actions en faveur de la biodiversité4
Gestion des Espaces Verts – Labellisation Espaces Verts Ecologiques (EVE): Depuis 2001, la Ville de Lille s’est engagée pour la gestion écologique de ses espaces verts afin de développer leur naturalité et pour renforcer la biodiversité tout en améliorant le cadre de vie de ses habitants. Les services en charge des espaces verts réorientent leurs pratiques, face aux enjeux écologiques et de santé publique, ainsi qu’aux nouvelles attentes des usagers. Les résultats obtenus sont: la diminution de l’usage des produits phytosanitaires dans la gestion des espaces verts de la Ville; la restauration de milieux remarquables et de populations d’espèces naturelles remarquables (faune, flore); la mise en place de zones de fauche et de paturage extensif; deux espaces verts labellisés EVE (Parc de la Citadelle et Parc Matisse)
Programme apiculture: Depuis 2006, la Ville est partenaire du programme national « L’abeille, sentinelle de l’environnement » initié et coordonné par l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF). Ce projet vise a réintroduire l’abeille en milieu urbain pour sensibiliser le plus grand nombre au rôle de cet insecte et aux menaces qui pèsent sur lui, menaces causées par le dérèglement des équilibres écologiques. Six ruches ont été implantées en 2006 par l’UNAF: Trois sur le toit de l’Opéra et trois au sein des carrés botaniques du Jardin des Plantes. Ces ruches sont venues compléter des ruches déjà présentes dans les jardins publics lillois, sur l’initiative des associations lilloises. Dans le cadre de conventions signées avec la Ville de Lille, l’UNAF prend en charge l’installation et le suivi de ruches. Aujourd’hui, la Ville compte 40 ruches dans les jardins publics lillois (gérées par des associations ou par des apiculteurs ayant suivi une formation) et développe un véritable programme « apiculture » avec notamment la création d’une délégation « apiculture urbaine ».
Projet « Verdissons nos murs »: Ce dispositif soutenu par la Ville propose aux Lillois de faire pousser une plante grimpante le long de leur façade. Cette alternative au fleurissement classique participe a l’amélioration et a l’embellissement de la ville, en permettant aux habitants de laisser la nature s’exprimer sur les murs. Certains végétaux utilisés en bord de voirie ont une action positive très significative sur l’amélioration de la qualité de l’air en piégeant poussières et polluants divers. Le lierre est particulièrement reconnu a ce titre puisque son action se fait tout au long de l’année (feuillage persistant). Le lierre est également un bon isolant et régulateur thermique des murs : en été, il crée un écran contre la chaleur du soleil sur le mur et en hiver, le lierre protège des vents froids. Pour ce qui est d’être des supports de biodiversité, tous les végétaux utilisables en façade ne se valent pas. Certaines espèces exotiques n’ont aucune interaction alimentaire avec la faune locale. D’autres végétaux ornementaux gardent toutefois un interêt mellifère. D’autres lianes comme le houblon ont essentiellement un rôle d’hébergement d’une grande diversité de chenilles. Certaines autres plantes comme le chèvrefeuille des haies ou le lierre cumulent les deux intérêts : plante mellifère et plante consommée par les insectes phytophages, maillons essentiels de la chaine alimentaire. En effet le lierre produit une très grande quantité de pollen à l’automne, époque ou il n’y a pratiquement plus de fleurs. En fin d’hiver il offre une grande quantité de baies aux passereaux. Enfin il nourrit par ses fleurs et son feuillage plusieurs espèces d’insectes. La Ville propose des aides aux Lillois pour végétaliser leurs façaces (cf Fiche « Primes végétalisation horizontale et verticale » – Axe Ville durable).
L’école de la forêt: Propriété de la ville de Lille depuis 1984, l’Ecole de la Forêt est un centre d’accueil et d’hébergement de 3.5 hectares situé au milieu de la forêt domaniale de Phalempin. Cet établissement permet aux jeunes Lillois issus d’un milieu urbain de découvrir, de comprendre et de respecter la nature et le milieu forestier et de pratiquer des activités ainsi que des jeux de pleine nature. A l’occasion de la « Journée découverte », les enfants peuvent découvrir la forêt lors des sorties nature ou grâce à différents jeux de découverte comme le jeu de l’oie de la forêt. Ils ont également la possibilité de pratiquer l’orientation par le biais de différents jeux (parcours en étoile, orientation, …). Dans le cadre de ces journées, des personnes extérieures à la structure (bûcheron, membres de l’O.N.F., garde forestier, …) sont amenés à rencontrer le enfants afin de leur faire découvrir leur métier et différentes choses sur le milieu forestier.
Sources et informations complémentaires
© villedurable.org
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