Article publié sur Capteur d’Avenir by Pollutec

Le COSEI en novembre 2012 en présence de Delphine Batho et Arnaud Montebourg sur le salon Pollutec © Pollutec
On le savait déjà : la France a des atouts dans les domaines de la ville durable et entend bien les valoriser à l’export. C’est d’ailleurs l’un des axes majeurs du COSEI qui a été rappelé lors du dernier Pollutec. Mais aujourd’hui, le ministère du Commerce extérieur va plus loin : il lance une démarche en vue de cibler précisément l’offre française vers les pays où la demande est la plus forte ou en passe de le devenir.
Le nouveau gouvernement s’est fixé d’atteindre l’équilibre de la balance commerciale hors énergie d’ici la fin du quinquennat(1). Dans cette optique, il a défini plusieurs priorités d’action, l’une d’elles étant de miser sur les secteurs pour lesquels la demande mondiale sera forte et où la France dispose d’un avantage compétitif en termes de qualité de l’offre et de prix.
Dès son arrivée au ministère du Commerce extérieur, Nicole Bricq avait demandé à la Direction générale du Trésor de mener une analyse sur ce sujet en lien avec Ubifrance, l’Agence pour le développement international des entreprises. Il en ressort que face aux nouveaux besoins en termes de « mieux vivre », la France peut proposer une offre axée autour de quatre démarches associant biens d’équipements, produits et services : « mieux se nourrir », « mieux se soigner », « mieux communiquer » et « mieux vivre en ville ».
« Ces quatre familles constituent de nouveaux ressorts de croissance parce qu’elles répondent aux besoins de populations de plus en plus nombreuses », explique la ministre qui ajoute : « si la France augmentait de 7% ses parts de marché dans ces quatre grands secteurs, elle pourrait atteindre l’objectif fixé ».
Le « mieux vivre en ville » est, selon Nicole Bricq, « une nécessité là où l’afflux des campagnes vers les villes devient massif (par exemple, les deux tiers des Chinois vivront en ville d’ici 2030, le pays comptant déjà chaque année 14 millions d’habitants migrants) ».
Les enjeux sont donc « énormes en matière d’écotechnologies (eau, air, déchets…), de construction, de mobilité urbaine, d’efficacité énergétique, etc. ». La ministre cite même une estimation selon laquelle la croissance des importations dans ce secteur sera d’au moins 50 milliards d’euros en 2017 par rapport à 2012. Et encore, reconnaît-elle, nous sommes « très loin du compte car nos outils statistiques ne sont pas encore adaptés à ces secteurs en constante mutation. Dans la réalité, la croissance sera sans doute bien supérieure ».
Madame Bricq sait que sur le thème Ville durable, la France a des « champions mondiaux sur toute la chaîne de valeur, des architectes aux industriels en passant par les bureaux d’études et l’ingénierie » (ingénierie urbaine, architecture, construction, efficacité énergétique, matériels et services environnementaux, transports urbains). Mais elle reconnaît que l’offre française reste encore « trop dispersée et peu intégrée » alors que ce n’est pas le cas dans d’autres pays comme le Japon ou la Suède.
Forte de ce constat, elle a décidé de mettre en place dès 2013 « des actions concrètes pour accompagner l’export des entreprises ». Ceci doit se faire autour de cinq axes prioritaires : structurer l’offre française et la promouvoir à l’étranger ; la soutenir au plus haut niveau (notamment lors des déplacements ministériels) ; encourager le portage des PME/ETI par les grands groupes ; mobiliser les services de l’Etat à l’international pour qu’ils repèrent des opportunités et enfin assurer la promotion de normes françaises exigeantes. La ministre estime que les entreprises de ces secteurs sont déjà prêtes à se regrouper pour présenter une offre véritablement intégrée.
Le « mieux vivre en ville » : Une « mobilisation totale »
Pour l’axe « mieux vivre en ville », l’étude de la DGT retient quatorze pays « cibles » dans toutes les régions du monde : Chine, Inde, Indonésie, Vietnam, Etats-Unis, Brésil, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Algérie, Maroc, Allemagne, Pologne, Russie et Turquie. Pour parvenir à renforcer la présence française, l’ensemble des acteurs se mobilise. Ainsi, par exemple, les financements à l’export devraient être remis à niveau.
Pas moins de 1000 PME et ETI innovantes devraient être accompagnées par la Banque publique d’investissement. Le nombre de VIE (volontaires internationaux en entreprises) devrait augmenter de 25%. En parallèle, toute une série de plans d’actions devrait être mise en place : plans d’actions à l’international par les entreprises dans le cadre des comités stratégiques de filières, plans régionaux d’internationalisation des entreprises par les régions, plans d’actions à l’international des pôles de compétitivité pour leurs PME innovantes, avec identification des pays cibles, définition des actions collaboratives à l’étranger et fixation d’objectifs chiffrés de trois à six ans.
Enfin, en plus de l’accompagnement sur mesure qu’elle propose pendant trois ans aux entreprises exportatrices, Ubifrance va mettre en place des référents pour chacun des quatre secteurs. Rappelons que sa filière Environnement accompagne annuellement 500 éco-entreprises françaises dans 40 pays.
Bref, toute une machine est en marche pour que les entreprises françaises trouvent leur place au sein de la compétition mondiale. « Cette bataille pour conquérir des marchés à l’international est d’abord celle pour l’emploi », souligne Madame Bricq qui précise : « un milliard de plus à l’export, c’est 10 000 emplois en France ».
Hélène Bouillon Duparc du blog Capteur d’Avenir by Pollutec
Lancement de la marque France Solar Industry
Pour remédier aux nombreuses difficultés que rencontre la filière solaire française à se positionner à l’international*, le Syndicat des Energies Renouvelables a lancé le 9 janvier une initiative export « France Solar Industry ». Sous cette bannière commune, la filière solaire française souhaite se donner toutes les chances de gagner de nouveaux marchés.
* cf. marché national insuffisamment structuré et lisible, offre de soutien financier et d’aide à l’accompagnement des entreprises à l’international trop peu connue (notamment des PME), insuffisance de coordination collective entre les entreprises, les politiques et les administrations,…
(1) A fin septembre 2012, le déficit de la balance commerciale française s’élevait à près de 64 milliards d’euros (source Douanes).
Laisser un commentaire