Un article paru sur lemoniteur.fr

© Groupe Urbatp – Pose des dalles (25 x15 x8 cm) dans l’écoquartier de La Tour-d’Aigues (Vaucluse)
Les dalles béton photocatalytiques Ecogranic sont conçues pour dégrader oxydes d’azote, particules fines et composés organiques volatils. Devant les doutes sur cette technique, le fabricant prône des mesures in situ.
Les solutions de dépollution de l’air ne font pas vraiment l’unanimité quant à leur efficacité. C’est peut-être la raison pour laquelle la société UrbaTP Innovations, qui commercialise en France depuis fin 2012 les dalles dépolluantes en béton utilisant la photocatalyse, tient à réaliser des mesures dès que possible. Baptisées Ecogranic, ces dalles préfabriquées sont constituées de deux couches moulées frais sur frais. L’ensemble contient 30 % de béton recyclé, surtout dans la couche inférieure. Le parement de 8 mm d’épaisseur est composé d’agrégats de granit, de silice ou de basalte. Cette couche supérieure contient une variation du dioxyde de titane, qui sert de booster à la photocatalyse naturelle du béton.
« Le phénomène a été identifié il y a une dizaine d’années par Mitsubishi dans des ouvrages de génie civil au Japon », rappelle Fabrice Cucca, directeur commercial et marketing d’UrbaTP. Ce booster a été mis au point par les Espagnols de l’entreprise Pavimentos de Tudela (PVT), en partenariat avec l’université de Twente (Pays-Bas) et le chimiste américain Kronos, spécialisé dans le dioxyde de titane. Selon UrbaTP, ce réactif associé au béton permet, en présence de lumière naturelle ou artificielle, de transformer les gaz polluants en nitrate et en carbonate de calcium.

© GROUPE URBATP – Les produits dépolluants se déclinent en différentes familles : des dalles, des bordures, des blocs et compléments tels que dalle de caniveau, marches, ou dalle PMR.
33 % de dégradation des NOX
En France, en juin 2013, les premières mesures ont été réalisées dans la Ville de Tarbes (Hautes-Pyrénées), où 2 500 m² de dalles ont été installés à l’entrée du pôle universitaire de la ville. « Les essais menés par PVT, entreprise qui produit les dalles, ont d’abord mis en évidence un faible taux de pollution générale dans cette zone », se souvient Michel Parra, responsable du service aménagement urbain et VRD de la municipalité. Quant à l’efficacité de la dépollution, les tests ont montré une réduction de 35 % de la concentration en monoxyde d’azote (NO) et de 64 % pour le dioxyde d’azote (NO2). « A coût équivalent – 60 euros HT/m² – c’est l’occasion de tester un matériau innovant », estime le responsable VRD.
« Certes, nous préférons les essais menés par une tierce partie », reconnaît Fabrice Cucca, qui aime citer les résultats des tests réalisés à Shenzhen (Chine) par Pony Testing International Group : 200 m² d’Ecogranic ont été mis en place dans une rue à fort trafic de la ville, les taux d’oxydes d’azote (NOX) et ceux de particules fines ont été relevés pendant cinq jours consécutifs. Simultanément, les niveaux de ces mêmes polluants ont été relevés dans une zone de référence proche, avec un trafic équivalent et un revêtement traditionnel. La comparaison entre les deux secteurs a mis en évidence une réduction de 33 % sur les NOX et une dégradation des particules fines de 63 % au maximum.
La Ville de Grenoble devrait également réaliser des essais prochainement. En attendant, le distributeur français met en avant son certificat Applus +. L’organisme, dont la filiale française est basée à Toulouse, a validé les performances des dalles sur l’élimination des NOX.
[…] Source: villedurable.org […]