Traduit par Fanny Blanc depuis l’article de Lauren Golightly publié sur GSP le 9 Mars 2015.
Encerclée d’eau, San Francisco attend, tel un sacrifice, de se faire engloutir par l’océan Pacifique. Nous sommes en 2072 et San Francisco est une île. Le centre-ville a été effacé et l’embourgeoisement de Mission District s’est enfin calmé au fond du « golfe Mission ». Ce qui était autrefois une puissante ville technologique est désormais une enclave de baies, lagons et d’îles. C’est le futur de San Francisco si des mesures proactives ne sont pas prises pour adresser l’impact de la hausse du niveau des océans.
Depuis plus d’un siècle, les niveaux marins ont augmenté de 10 à 20 cm à cause du réchauffement climatique. Il est difficile de prédire le futur niveau de la mer mais des études indiquent une hausse de 0,8 à 2 mètres avant 2100. Malgré ces évolutions dans les statistiques du climat, les États-Unis continuent de placer le réchauffement climatique au bas de la liste des priorités.
San Francisco est connu pour sa prévention contre les tremblements de terre, grâce à ses designs résilients, mais comment la ville va-t-elle se préparer à la montée des niveaux marins ? Comment une ville se prépare-t-elle à un événement irréversible ?
En 2009, la Commission de Conservation et de Développement de San Francisco a tenu une compétition internationale au cours de laquelle des designers devaient présenter des idées qui pourraient contrer la hausse des niveaux marins dans la baie et sur les côtes. Plus particulièrement, la compétition « Rising Tides » (marées en hausse) demandait aux designers de :
- Repenser la construction de nouveaux quartiers dans des zones sujettes à de futures inondations ;
- Réaménager les infrastructures publiques du littoral ;
- Protéger les quartiers existants des inondations ;
- Protéger les zones humides ;
- Anticiper les changements de configuration du littoral.
Certains concepts de design comprenaient des marécages artificiels, des digues gonflables et des systèmes de recyclage de l’eau.
Le cabinet d’architecture SOM a soumis le projet de barrière BayArc avec des fonctions telles qu’une membrane gonflable ancrée sous le Golden Gate. La BayArc se gonflerait au moment de hausse du niveau des eaux et disparaîtrait au fond de l’eau lorsqu’elle ne serait plus nécessaire.
Des projets, tels que RAYdike servent de rappel au public sur les conséquences du changement climatique. RAYdike projette les frontières hypothétiques d’un San Francisco englouti par la mer.
Ces projets, qui permettent de rappeler les enjeux du changement climatique, sont pourtant mis de côté à l’heure actuelle.
Comment San Francisco peut-elle rendre l’augmentation du niveau marin visible aujourd’hui ? Pour le moment, cela est possible grâce à un dispositif appelé OWL.
Développé par une start-up locale « OWLized », le OWL fournit une fenêtre sur le futur en simulant l’impact de la hausse du niveau marin sur la baie grâce à des jumelles positionnées dans la ville.
Quand nous regardons une projection de OWL, certains pourront se voir submergé par un mètre d’eau, entouré par des maisons et routes inondées. Pour la plupart d’entre nous, voir c’est croire : permettre aux résidents de voir le futur du changement climatique en trois dimensions est bien plus fort que les statistiques.
Est-ce que San Francisco peut amener ses résidents à comprendre l’inévitable hausse des niveaux marins ? Comment alors protéger le futur San Francisco ?
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