Un dossier de & & pour metropolitiques.eu
En France, les études urbaines se sont encore peu intéressées aux enfants. Si les analyses de la jeunesse abondent, elles ont tendanciellement privilégié les espaces domestiques et scolaires pour saisir les formes de socialisation et comprendre comment une société élabore et met en œuvre des conceptions de « ce dont les enfants sont capables » (Garnier 1995). Il est, d’ailleurs, paradoxal que les sciences humaines et sociales au sens le plus large du terme s’intéressent de façon si marginale (Hirschfield 2002) aux enfants (hors des sous-thématiques disciplinaires relatives à l’éducation), si l’on considère qu’une de leurs prémisses fondatrices est que la culture et le fait social sont des choses apprises et non innées. Pourtant, l’enfance est longtemps demeurée un « petit objet » (Sirota 2012) pour les études urbaines françaises comme pour les sciences sociales en général.
Récemment, la redécouverte progressive de l’enfance et des enfants en tant qu’objet d’étude a conduit les chercheurs à s’intéresser à la dimension spatiale des processus de socialisation enfantine – par exemple, dans les cours de récréation (Delalande 2001) ou les chambres à coucher (Glevarec 2009), mais aussi au fil de leurs pratiques de mobilité dans l’espace urbain (Depeau 2003 ; Esterle-Hedibel 2003 ; Haddak et al. 2012 ; Authier et Lehman-Frisch 2012 ; Rivière 2014).
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