
Dans son programme de campagne, Anne Hidalgo proposait un « plan d’embellissement de toutes les grandes places parisiennes qui subissent excessivement la pression de la voiture » [1]. Élue maire de Paris, elle a officialisé en juin 2015 le projet « Réinventons nos places », qui concerne sept places : Bastille (4e/11e/12e arrondissements), Nation (11e/12e), Panthéon (5e), Italie (13e), Gambetta (20e), Madeleine (8e), Fêtes (19e). L’objectif de la municipalité est de « rééquilibrer l’espace public au profit des piétons, des circulations douces et du végétal », mais aussi de « diversifier et d’intensifier les usages de l’espace public » [2]. Présenté par la municipalité comme une rupture par rapport aux projets antérieurs, ce projet apparaît, selon nous, comme une étape supplémentaire dans le processus de renouvellement des modes de conception et de gestion des espaces publics des deux dernières décennies [3]. Adossées à une meilleure coordination des services et à un développement de la concertation avec les usagers, les interventions tendent à valoriser les mesures de gestion et d’animation aux dépens des reconfigurations matérielles lourdes. « Réinventons nos places » marque en même temps le franchissement d’une étape supplémentaire avec l’abandon des concours de maîtrise d’œuvre et l’adoption de méthodes qui associent plus étroitement agents municipaux et citadins. Cette évolution des modes de production de l’espace public à Paris s’inscrit, d’ailleurs, dans une tendance internationale.
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