Un article de Sylvain Bosquet sur www.construction21.eu
Source: David Nield for MSN Innovation UK
La Skyfarm (« la Ferme dans le ciel ») s’élève à 160 mètres au-dessusdu sol et accueille 13 350 m² de cultures hors sol hydroponiques. C’est cette vision ambitieuse qui a remporté le prix du Design Futuriste lors du prestigieux concours des A’ Design Awards.
Conçue par le studio Aprilli Design à Brooklyn, « la Ferme dans le cie »l est prévue sur un site dans le centre-ville de Séoul en Corée du Sud, bien que les travaux n’aient pas encore reçu le feu vert. Cette tour complexe produit et distribue de la nourriture tout en améliorant son environnement direct, grâce à l’étendue de son système de traitement des eaux intégré, ces dispositifs d’énergie solaire et ses fonctions de recyclage.
Le design séduisant produit par le Studi Aprilli intégre étroitement la Ferme dans le ciel à l’architecture existante et au paysage de Séoul. Le bassin d’eau courant le long de la tour crée à la fois un espace de loisir pour les habitants et recouvre la centrale de traitement des eaux qui se cache en dessous. Les eaux pluviales collectées est purifiée et traitée avant de retourner dans l’écosystème de « la Ferme dans le ciel ». Une part de ces eaux est mélangée à des nutriments pour alimenter les cultures dans les plus hauts étages. Le cours d’eau du Cheonggyecheon, qui constitue déjà un espace vert populaire, permet l’évacuation facile des trop plein d’eau.
Des cultures hors sol sur 30 étages
Les cultures hydroponiques utilisent des nutriments et l’eau pour alimenter les plantes, sans aucun besoin de sols, ce qui rend ces systèmes de culture plus flexibles et plus faciles à gérer que les cultures traditionnelles. C’est la raison pour laquelle « la Ferme dand le ciel » peut s’élever jusqu’à 30 étages. On peut y faire pousser des fruits et des légumes pour les habitants comme pour les restaurants, y compris des pommes, des cerises ou des tomates. Les étages comportent aussi des radiateurs et des éclairages pour étroitement contrôler l’environnement, quelq que soit le temps à l’extérieur. Chaque espace de culture fait 10 mètres sur 10. La lumière naturelle peut également être utilisée.
Les différents niveaux de « la Ferme dans le ciel » sont utilisés pour différents types de cultures. Les arbres feuillus et les cultures qui demandent plus de lumière du soleil sont placées au sommet et sur les côtés de la tour, alors que les zones basses et plus sombres sont gérées grâce à des sources de chaleur artificielles, des éclairages lorsque cela est nécessaire. Le basilic, la roquette, le bok choy et d’autres encore sont cultivés en intérieur. Le bâtiment propose également un espace intérieur pour un marché de primeurs qui permet au exploitants de vendre leurs produits.. « La Ferme dans le ciel crée un mini éco-système qui rééquilibre la communauté urbaine » expliquent les concepteurs lors de la présentation officielle de la structure.
Un arbre géant dans la ville, une « feuille » par type de culture
Si vous ne l’aviez pas encore remarqué, le design de « la Ferme dans le ciel » suit la forme d’un arbre. On voit distinctement les racines, le tronc, les branches et les feuilles pour les différentes sections qui déterminent les différentes utilisations. Ici, l’une des « feuilles » s’allonge vers le ciel pour donner air et lumière aux arbres qu’elle porte. A l’intérieur de la structure, on trouve des parcs et des espaces ouverts pour tous. Le projet a été fortement inspiré par les idées du Dr Dickson Despommier sur les cultures verticales, pour donner aux populations urbaines plus d’espace pour produire plus de nourriture tout en minimisant l’impact sur l’environnement. Le Dr Despommier est d’ailleurs cité dans les plans de « la Ferme dans le ciel ».
Le bâtiment est construit sur une structure d’acier léger revêtue d’aluminium. « La Ferme dans le ciel » est reliée à un bloc de serres à proximité qui utilise la même approche des cultures. « La Ferme dans le ciel » propose de créer un centre agricole pour la communauté urbaine locale. Ce centre accueillerait des activités sociales, environnementales et economiques pour dynamiser le commerce, améliorer l’environnement et bénéficier au marché local. » déclare Aprilli, ce qui constitue un engagement de taille. Le projet devra relever plus d’un défi s’il venait à voir le jour. « La faisabilité et rentabilité sont le véritable défi pour les cultures verticales en milieu urbain dense, où le prix du mètre carré est très élevé et où la plupart des terrains sont déjà occupés« .
Des jardins suspendus alimentés par le soleil et le vent
A noter également, les panneaux photovoltaïques qui couronnent la structure pour tirer de l’énergie des rayons du soleil et alimenter en électricité la « Ferme dans le ciel » et ces environs. Toute énergie non utilisée peut être stockée pour plus tard ou redistribuée dans le réseau électrique local. Grâce aux panneaux solaire photovoltaïque fixés au bâtiment, les conditions optimales peuvent être maintenues quelle que soit l’heure, même après le coucher du soleil. Des éoliennes seront également installées en complément des panneaux solaires, pour doter « la Ferme dans le ciel » et garantir l’autonomie énergétique du bâtiment.
Les concepteurs du projet espèrent que « la Ferme dans le ciel » pourra à terme agir comme un centre communautaire où les habitants se retrouveront pour faire pousser leurs aliments, socialiser et se relaxer. Des jardins botaniques et des restaurants seront implantés dans la structure le long des terrasses de cultures. Pour reprendre la formule du Studio Aprilli: « A l’image d’une machine vivante, la forme en arbre constitue un emblème au sein du tissu urbain environnant; l’emblème du bien-être et du développement durable. Avec le Cheonggyecheon, « la Ferme dans le ciel » deviendra une destination agréable et recherchée par les gens qui désirent trouver des aliments frais, de l’air et un endroit où se relaxer au milieu de leurs vies urbaines chargées. »
Les nouveaux espaces verts créé par « la Ferme dans le ciel » permettra la réduction des accumulations de chaleur, des eaux de ruissellement et des niveaux de dioxyde de carbone. Nous aurons bientôt besoin de voir apparaître plus de ces « machine vivantes » imaginées par Aprilli, si nous voulons prolonger notre séjour sur la planète: des études suggèrent que la population mondiale augmentera de 3 milliards d’ici 2050 et que 80% habiteront les zones urbaines. Pénuries de terrains, déforestation et pollution pouraient devenir de serieux problèmes sans un investissement substantiel dans les initiatives hydroponiques et économes en espace comme celle-ci.
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