Un article de & paru le 25.06.14 sur www.metropolitiques.eu
Claire Carriou et Olivier Ratouis interrogent les sources théoriques de l’urbanisme durable au regard de l’histoire des doctrines urbanistiques. Ils montrent que ses références s’émancipent des catégories classiques (« culturalisme » et « progressisme ») établies par Françoise Choay à partir de l’analyse textuelle de traités d’aménagement.
Après avoir été décriée, la pensée sous la forme de modèles semble faire son retour en urbanisme, notamment avec l’affirmation de l’impératif du développement durable. Qu’il s’agisse de la « modélisation » des dépenses énergétiques, des recueils de « bonnes pratiques » urbanistiques ou encore des « labels » des quartiers durables, les experts en appellent, de manière plus ou moins directe, à des dispositifs normatifs, voire standardisés, souvent reproductibles, pour fabriquer la ville. Ces approches s’apparentent à de nouveaux modèles urbanistiques qui ne concernent pas seulement la forme urbaine mais aussi dans bien des cas les nouvelles manières de faire la ville. Nous souhaitons ici interroger les caractéristiques des doctrines de l’urbanisme durable. En la matière, la notion de « modèle » ne peut manquer de renvoyer aux travaux de la philosophe Françoise Choay, qui constituent la principale démarche de classification de ce champ, et en particulier à son ouvrage fondateur Urbanisme, utopies et réalités. Une Anthologie (Choay 1965), qui sert encore largement de support à l’enseignement et reste une référence incontournable cinquante ans après sa parution. Ses catégories constituantes sont-elles adaptées pour décrire et qualifier les nouveaux courants de pensée du développement durable ? L’urbanisme durable constitue-t-il seulement un modèle au sens où l’entend Choay ? Cette question est large, bien sûr. Aussi ne s’agit-il pas d’en faire le tour mais bien plutôt d’en proposer un premier éclairage.
Vers le dossier « Actualité des modèles urbanistiques »
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